Les enfants de Marx et du Coca-Cola ont cédé la place à ceux du logiciel libre et de l'écomarketing. Nous sommes la génération « Révolte consommée » : chaque mouvement de contre-culture est tellement vite répandu - merci Internet - qu'il est aussitôt récupéré par le branding, ce super-marketing décrit par Naomi Klein.
Ce qui frappe au premier abord dans le nouvel essai de Naomi Klein, La Stratégie du choc, c'est son volume. Pas moins de 672 pages dont 65 de notes et 6 de remerciements à plus de 120 personnes, tout aussi « géniales » et « merveilleuses » les unes que les autres. Quel contraste avec les 565 pages de l'essai proprement dit qui, elles, mentionnent un nombre considérable d'hommes politiques et d'économistes, tous aussi malfaisants les uns que les autres. Parmi ces derniers, la palme revient incontestablement à Milton Friedman, l'économiste libéral mort en novembre 2006.
NO LOGO : le titre de l'ouvrage résonne comme un slogan. Et, de fait l'auteur, Naomi Klein, une jeune journaliste canadienne, entend partir à l'assaut de ce qu'elle appelle « la tyrannie des marques ». Avec succès, semble-t-il. Publié en l'an 2000 outre-Atlantique, son ouvrage est devenu un best-seller dans les milieux antimondialistes nord-américains. Celui-ci n'est pourtant pas qu'un cri du coeur militant mais résulte d'une véritable enquête menée pendant quatre ans.
Le Monde (France)
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